Biboo bat des ailes

Mes chers amis, un message comme une bouteille à la mer… Eparpillés au quatre coins du monde ou restés au bercail jamais quitté, je suis loin de vous… Or l’amitié, ça s’entretient, je le sais ; j’y tiens. C'est ce que je tenterai de faire ici.Pour que quand je rentrerai, quand nous nous retrouverons tous, nous ne nous regardions pas un instant comme des étrangers, mais que nous ayons l’impression de nous être quitté la veille. Et de reprendre une conversation inachevée…

21 octobre 2006

Let's visit Madrid!



Mes chers mais, je reviens vers vous au moment où s'essouffle le formidable élan blogguiste de la LBG (à savoir la poignée de paliens éparpillés de par le monde et qui occupent une place particulière dans mon coeur) car il me semble de mon devoir de montrer l'exemple, épaulée par Arthur et Thibaut, toujours fidèles au poste et avec quel talent, et sur les traces de Baba et Charter, entrées dans le cercle il y a peu, mais pleines de la fougue propre à la jeunesse (c'est fou, je raconte vraiment n'importe quoi quand je m'y mets!). Et puis bon, je dois dire que je suis aussi aux prises avec un certain sentiment de culpabilité de vous avoir laissés sans nouvelles pendant si longtemps, avec un post de temps en temps venant combler sporadiquement votre attente de nouvelles de ma part... Pas très chic quoi! mais cette ère est révolue, et je me donne le week-end pour réparer ces lacunes. Bref, comme vous l'avez compris je suis pleine de bonnes résolutions, espérons que je resterai fidèle à mes engagements! Je m'y emploirai autant que possible, dus-je affronter les longues pannes de connections et les caprices de Blogger!
Mais trêve de bavadarges, laissons place aux images: jusqu'à maintenant, je nous vous ai gratifié d'aucune image de la ville dans laquelle je vis depuis déjà quatre mois, et cet absence abyssale et inexplicable doit prendre fin right now! Let's visit Madrid my friends!
Bon, je n'arrive pas à vous mettre un plan du centre de Madrid, donc je vais tenter de vous expliquer - comme ça, quand vous débarquerez par surprise à Madrid, vous saurez directement où vous rendre pour aller me surprendre ^^. Nous sommes donc dans le centre de Madrid, sur l'artère principale de la ville, Gran via qui comme son nom l'indique (vous remarquerez au passage l'originalité déployée pour lui trouver un nom^^), est une grande avenue qui comme toutes celles de son espèce est très commercante, très fréquentée, très encombrée mais par contre qui n'est pas si grande qu'on voudrait nous le faire croire. Le spectaculaire Metropolis l'ouvre (il date du début du siècle et représente assez le style architectural madrilène, bien que ses architectes soient français!) et elle s'étend jusqu'à la plaza de España. On y trouve les sièges sociaux des grands groupes espagnols (ex: le groupe Prisa qui détient Sogecable qui possède Canal+ etc bref la boîte du Lagardère local), des Zara immenses comme dans vos rêves les plus fous (en tous cas dans les miens!) ainsi que toutes les boutiques du même acabit qui vous aident à vous consoler les samedi tristounets aux dépens de votre compte bancaire, des tas de cinémas, très grands, anciens, et projetant malheureusement dans la grande majorité des cas des films de peu d'intérêt et/ou en version espagnole (déjà en français, c'est tragique, mais mais imaginez Meryl Streep ou De Niro parler avec une voix rocailleuse en roulant les 'r'... mouais, on est d'accord!). Sur la quatrième photo, l'un de ces cinés, à Callao, sur Gran via.
Une autre grande artère de la ville est adjacente à Gran via, la calle Alcala qui court de la plaza de Cibeles à la Puerta del Sol, et qui est prolongée par la calle mayor.



Le Métropolis, magnifique intersection entre Alcala et Gran via.

La plaza de España, marquée par l'histoire et la culture espagnole, d'une part par cet impressionant édifice fait construire en 1950 par Franco qui voulait en faire le symbole de la grandeur nationale (soit 117m^^) et qu'on appelle pour ça l'Edificio España (on retrouve ici la même originalité dans le choix du nom du bâtiment, littéralement "bâtiment Espagne"!) et d'autre part par l'empreinte du grand Cervantès grâce un moument qui lui est dédié et à la présence de ses deux personnages-phare, Don Quichotte et Sancho Pança.



Ici, une autre très belle place de la ville, la plaza de Cibeles qui abrite depuis un siècle une Poste monumentale, le 'palacio de comunicaciones' où le Real Madrid vient célébrer ses victoires.

Revenons maintenant au nord de la calle de Alcala, à la Puerta del Sol donc, un endroit qui me tient particulièrement à coeur puisque j'y habite et que je m'y plais beaucoup. Depuis toujours, on considère cet endroit comme le centre de la ville mais aussi comme le centre de l'Espagne (et c'est là que ceux qui aiment à me traiter de banlieusarde s'étranglent en lisant ces lignes!!! Dans les dents les coco!). Pour preuve, on y trouve notamment le 'kilomètre zéro' qui sert à calculer toutes les distances. C'est LA référence de la vie madrilène!

J'aime particulièrement cette enseigne lumineuse "Tio Pépé, le soleil de l'Andalousie en bouteille" qui apparaît comme un phare dans la ville pour les expat' esseulés... stop!j'étouffe dans l'oeuf une envolée lyrique inutile après les réflexions poétiques inégalables de Canadian Tib en vous disant juste que c'est beau les lumières de la ville dans la nuit.

L'ourse et l'arbousier, symbole de Madrid et passage incontournable de la Puerta del Sol pour les touristes et pour tous les rendez-vous dans le centre: la bête incarne la fertilité de la terre, et l'arbousier l'aristocratie qui, traditionnellement, possédait tout ce qui se trouvait au-dessus de la terre (c'est pas moi, c'est mon guide qui le dit!).

Les rues piétonnes environnantes et qui mènent à Gran via sont le royaume du shopping: en plus du Corte Inglès, un grand magasin que l'on retrouve un peu partout dans la ville (son offre va des disques à la papeterie en passant par la parfumerie l'électroménager, les vêtements et jusqu'à un supermarché alimentaire), notons une superbe fnac - où comme de bien entendu je passe des après-midi entières.


Ci-dessus, une rue qui mène directement à la mienne, fréquentée à toute heure pour ses bonnes adresses de bar à tapas, ses bars irlandais qui diffusent les grandes rencontres footbalistiques ou autres (NB: pendant, qu'absorbée, je frissonnais devant 'La dalia negra' de Brian de Palma, mes colocs acclamaient le Real qui balayait deux à zéro le FC Barcelone, le choc de la saison vous vous en doutez... et même pas la peine d'espérer une place à Bernabeu pour moins de 200€!).


Ci-dessous, petit point 'civilisation' avec une photo qui montre les superbes étals de charcuterie espagnole, notamment les délicieux jambons Serrano pendus dans tous les bars et restaurants de la ville et dégustés à toutes les sauces y compris en tapas sur un coin de comptoir dans un 'museo del jamon' (une chaîne de bar à tapas) dans un pseudo-croissant (!).


En remontant de Sol à Opera, on prend la calle Mayor, proche de la place du même nom sur laquelle je reviendrai ultérieurement (gardons-en un peu pour plus tard), et jetons un coup d'oeil sur les charmantes petites rues environnantes. Ainsi, l'impasse San Ginés, toute proche du Palacio Gaviria et du Joy, deux célèbres boîtes de Madrid - et notamment la seconde pour ses soirées Erasmus du jeudi et ses enfilades de salons qui se succèdent sous les lumières des spots, superbes avec leurs hauts plafonds à moulures, leurs grands miroirs dorés et leurs tableaux anciens. Elle abrite la fameuse chocolateria San Gines: la tradition est d'aller y déguster pour deux euros un chocolat chaud et de délicieux churros réconfortant au petit matin avant de retrouver son lit.

A une poignée de minutes de la Puerta del sol nous nous trouvons face à l'opéra qui comme vous le voyez est... moche,ouais, et petit en plus. Et l'intérieur l'est aussi, c'est du genre "paquebot de croisière de luxe", vraiment pas terrible, c'est dommage. Surtout que Madrid est l'une des villes les plus pauvres qui soient en termes de théatres, salles de spectacles etc... Grrr! Teatro Real de son petit nom, il n'est séparé du Palacio Real qui abrite les têtes couronnées espagnoles - dont la Dream team formée par Juan Carlos y Doña Sophia, leur rejeton le Principe de Borbon et sa dulcinée la roturière Doña Letizia Ortiz - que par de beaux jardins où en été il était bien agréable de venir s'étendre en compagnie d'un bon bouquin.

Passé l'opéra, le Palacio Real donc, lui même entouré de jardins parciellement ouverts au public. Quant au palais en lui-même, je ne l'ai pas encore vu par moi même, mais visiblement, ce n'est pas éblouissant. Si la déco est semblable à celle des salons de l'opéra, on peut s'attendre au pire! J'aurai voulu que vous voyiez ces impressionants salons absolument surchargés de meubles ouvragés, aux pieds en forme de pattes de lion dorées, aux marbres encombrés d'énormes potiches multicolores, au sol couvert d'immenses tapis assortis au velours des fauteuils et aux lourds rideaux qui masquent les fenêtres...


S.A.S El Rey - Ca ne vous rappelle rien? ;-p

Delicious, isn't it? Moi je ne m'en lasse pas!


Allez, nous nous quitterons donc sur cette charmante photo de famille en espérant que vous avez apprécié la visite. Je tâcherai de me remettre à l'ouvrage pour vous faire découvrir quelques uns des endroits éclipsés dont le parc du Retiro, la gare d'Atocha, Santa Ana, d'autres endroits immanquables de cette riche et belle cité espagnole.

Il est temps pour moi de prendre une petite douche, d'avaler mon café - froid: la faute à qui??- et de me précipiter dans la cuisine et de me concocter une petite salade de poisson (du 'halibut', si quelqu'un connaît le nom en français, faîtes le moi savoir, impossible de trouver ce que j'ai dans mon assiette!), de pommes de terre et d'échalotes. Après ces considérations culinaires, passons à la pratique, et à la dégustation! Bientôt, plus de nouvelles sur Biboobatdesailes, alors, à bientôt!

19 octobre 2006

1ère Bougie pour un Acronyme Magnifique

Mes chers amis, quel jour merveilleux que ce 19 octobre, où je retrouve avec joie mon clavier et ce petit bout de toile qui m'appartient, vous appartient! Et justement, aujourd'hui, je ne peux pas ne pas vous parler d'un autre 19 octobre qui tient une place toute particulière dans mon coeur. C'était il y a un an...
erreur
e


Il y a un an, jour pour jour, à cette même heure, trois têtes - une brune, une blonde, et une chatain - se tournaient de tous les côtés dans les larges fauteuils de l'UGC. Ils se sentaient tout tremblants, exités, intimidés alors que sur l'écran le générique défilait. Une autre touffe blonde, non pourvue de poireau, manquait de glisser sous le coup de l'émotion et courait sur la moquette bleue en s'agitant. Les flashs crépitaient, les yeux s'équarquillaient, les visages s'épanouissaient de bonheur et d'admiration: la BAM était née.


Dès lors, les coulisses du multiplex lillois leur devinrent familières, et ils prirent l'habitude d'aller boire une petite coupette, l'après midi, dans le bureau de la direction. On les rangeait parmi les indéboulonnables des salles obscures, juste entre une harpie sans âge, chevrotante et édentée, coiffée de chapeaux surannés et dont les coups de cannes faisaient la terreur du sous directeur (un blanc bec en costume dont on soupçonnait des liaisons peu platoniques avec sa supérieure) et un rasta blond décérébré pipolophile dévoué à un pseudo-BG (pfffu) qui croyait impressioner quelqu'un avec ses airs de journaliste sans lecteurs. Bref, ils avaient fait leur place en moins de deux, imposant leur classe, leur réserve et leur dévouemant à la Cause, inspirant la sympathie à tous ceux qu'ils rencontraient. Bientôt, leur popularité traversa les frontières - celles du nord, de la Belgique - et tous voulurent se les arracher.


Mais au lieu d'abandonner les lieux où ils avaient grandis, où ils étaient nés, ils choisirent de continuer leur Oeuvre quels que soient les dangers: affrontant les profiteurs et les cajoleurs, ils distribuaient à tout va de précieuses invitations; ils couvraient les murs tristes de leur école d'affiches pleines d'espoir où l'on parlait d'un monde meilleur, de Geisha mystérieuse, de héros courageux, de pays inconnus et superbes se débattant avec les morceaux de scotch et les punaises à récupérer; on les voyait, au foyer, déguster un délicieux sandwich BDS assis derrière une table des heures durant, arranguant la foule et convaincant les récalcitrants - et les pinces! - d'acquérir les précieux sésames bleus de carton qui leur ouvriraient les portes du rêve et de la magie. Ils enregistraient patiemment les noms, avec une précision méticuleuse qui ne les mit jamais en défaut, et la liste s'allongeait jusqu'à des longueurs improbables. Que trois seules personnes réussissent à en faire autant, armés de leur seule bonne volonté - et de leurs atouts de BG, certes - était comme un miracle jailli de l'alchimie de leurs trois êtres. Et çela sans intérêt aucun! Dame, ç'était tout bonnement incroyable. Ils n'avaient sacrifié à leur simplicité ordinaire que le lieu où ils donnaient leurs rendez-vous: bientôt l'Ermitage devint leur seconde maison. Les coups de fil étaient incessants, les sollicitations pleuvaient, mais ils gardaient la tête froide et continuaient à observer, à apprendre, car ils étaient si jeunes encore!


Avec tout ça, ils trouvèrent le temps de faire venir les César à Lille, au 93, rue Jeanne d'Arc, où une soirée de réjouissances gastronomiques sans précédent et d'adoration pieuse s'inscrivit dans les mémoires malgré une déception amère et une bataille acharnée l'après-midi qui précéda, avec un téléviseur buté et muet. Leur heure de gloire vint lorsque dans l'amphithéâtre bondé et enthousiaste entra un réalisateur oscarisé de leurs amis pour disserter généreusement sur sa production récente. Sans quitter le moins du monde leur humilité coutumière, ils avaient précédé la rencontre d'une très frugale partie de baby-foot à l'abri des regards.

Pendant ces quelques mois qui passèrent avec une étonnante rapidité, la BAM, qui n'avait pas tardé à devenir une référence du PAF (Paysage Associationnel Fpalien), laissa une empreinte indélébile, et ses trois membres, unis par le feu de la passion cinéphilique, séparés brutalement par une année d'exil qui les renforcerait, étaient bien décidés à écrire de nouvelles pages à cet ouvrage magnifique où l'on lisait en lettres d'or les initiales gravées.

Miss U both... (eh, ça se voit à peine que c'est un montage, non?

Patience, patience, notre tour viendra les amis!)

Voilà, je viens, en quelques lignes, de vous montrer empiriquement l'étendue de ma folie. Et, plus syntaxiquement mon amour de l'imparfait. L'imparfait, joli mot.